28  Avril  Journée du souvenir des victimes et héros de la déportation

Le dernier dimanche d’avril est chaque année dédié à la célébration de la mémoire des victimes de la déportation dans les camps de concentration et d’extermination nazis lors la Seconde Guerre mondiale. Des actions sont mises en œuvre avec les fondations et les associations de mémoire. Cette journée est l’occasion de sensibiliser les élèves au monde de l’internement et de la déportation.

Dimanche 28 avril, la journée nationale du souvenir des victimes et des héros de la Déportation a été rythmée par des temps commémoratifs et solennels au sein de hauts lieux de transmission de cette histoire et de ses mémoires.

Retour sur le 30 avril 2023 – Journée nationale du souvenir des victimes et héros de la Déportation

Des éléments de contextualisation pour comprendre cette journée nationale

 

  • La déportation, élément du système répressif nazi

Sitôt arrivés au pouvoir en janvier 1933, Adolf Hitler et les nazis créent les premiers camps de concentration en Allemagne, dont Dachau qui ouvre le 21 mars 1933. Y sont internés les opposants au régime, les « asociaux », tous ceux qui n’entrent pas dans les normes national-socialistes. Avec l’expansion allemande en Europe puis la Seconde Guerre mondiale, le système concentrationnaire prend une autre dimension. Les camps se multiplient, y compris dans les territoires annexés ou occupés : Mauthausen en Autriche, Auschwitz en Pologne, Natzweiler (Struthof) en France… Persécutés dès l’arrivée au pouvoir des Nazis, les Juifs sont dès 1941, et d’abord à l’Est, victimes d’une logique génocidaire.

Le nombre des déportés de France dans les camps de concentration ou lieux d’extermination nazis au cours de la Seconde Guerre mondiale est estimé à plus de 150 000 personnes, dont 80 000 victimes de mesures de répression (principalement des politiques et des résistants) et 75 000 juifs, victimes de mesures de persécution touchant également les Tsiganes. Au total, disparaissent plus de 100 000 déportés partis de France. 96% des Juifs déportés ne reviendront pas.  Avec la libération des camps puis le retour des premiers survivants, le monde entier mesure l’ampleur de la déportation et de son horreur.

  • La volonté de ne pas oublier

Pour maintenir présent le souvenir de leurs camarades morts en déportation, les associations de déportés créent des lieux de mémoire, comme le monument du souvenir de la synagogue rue de la Victoire à Paris (inauguré le 27 février 1949) ou la chapelle des déportés, en l’église Saint-Roch (inaugurée le 21 novembre 1953), autour desquels elles organisent des commémorations spécifiques. Des délégations d’anciens déportés sont d’autre part présentes aux côtés des anciens combattants dans les cérémonies officielles commémorant les Première et Seconde Guerres mondiales. Dès le début des années 1950, les anciens déportés et les familles de disparus expriment le souhait de voir inscrite, dans le calendrier des commémorations nationales, une date réservée au souvenir de la déportation. Le choix du dernier dimanche d’avril est retenu, en raison de la proximité avec l’anniversaire de la libération de la plupart des camps, sans se confondre avec aucune fête ou célébration, nationale ou religieuse, existante.

La loi n°54-415 du 14 avril 1954 consacre ainsi le dernier dimanche d’avril au souvenir des victimes de la déportation et morts dans les camps de concentration du IIIe Reich au cours de la guerre 1939-1945. Elle est adoptée à l’unanimité par le Parlement et fait de ce dimanche une journée de célébration nationale :

Article 1er : La République célèbre annuellement, le dernier dimanche d’avril, la commémoration des héros, victimes de la déportation dans les camps de concentration au cours de la guerre 1939-1945.
Article 2 : Le dernier dimanche d’avril devient « Journée nationale du souvenir des victimes et des héros de la déportation. » Des cérémonies officielles évoqueront le souvenir des souffrances et des tortures subies par les déportés dans les camps de concentration et rendront hommage au courage et à l’héroïsme de ceux et de celles qui en furent les victimes.
  • La journée nationale de la déportation répond à deux exigences:

Tout d’abord, elle rappelle à tous ce drame historique majeur comme les leçons qui s’en dégagent. Selon les termes de l’exposé des motifs, pour que de tels faits ne se reproduisent plus, « il importe de ne pas laisser sombrer dans l’oubli les souvenirs et les enseignements d’une telle expérience, ni l’atroce et scientifique anéantissement de millions d’innocents, ni les gestes héroïques d’un grand nombre parmi cette masse humaine soumise aux tortures de la faim, du froid, de la vermine, de travaux épuisants et de sadiques représailles, non plus que la cruauté réfléchie des bourreaux. »

En second lieu, par cette célébration, la nation honore la mémoire de tous les déportés –y compris ceux victimes des déportations en Indochine du fait de l’impérialisme japonais- survivants ou disparus, pour rendre hommage à leur sacrifice.

  • Un déroulement désormais bien établi:

Dans chaque département, son organisation incombe au préfet, en concertation avec les associations. Stèles, plaques et monuments sont fleuris, des allocutions sont prononcées et des enseignants sont généralement invités à profiter de l’occasion pour évoquer la déportation et le système concentrationnaire dans leurs cours.

A Paris, la cérémonie se déroule en trois temps, selon un schéma mis au point en 1985 et 1988. Un hommage est d’abord rendu au mémorial du martyr juif inconnu, puis au mémorial des martyrs de la Déportation. La commémoration se termine par le ravivage de la flamme à l’Arc de Triomphe.

Le message des associations 2023

Journée nationale du Souvenir des Victimes et des Héros de la Déportation 30 avril 2023 Message national 2023 des associations 

En ce dernier dimanche d’avril, la Nation rend hommage aux victimes et aux héros de la Déportation que la barbarie nazie, avec la complicité du régime de Vichy, a jeté par dizaines de milliers dans l’enfer des camps de concentration et d’extermination en raison de leur résistance à l’occupant, de l’arbitraire des rafles de répression, de leur appartenance ethnique, de leur confession ou de leur choix politique. Cet hommage puise sa force dans l ‘évocation des valeurs portées par les derniers rescapés des camps et par leurs camarades disparus : le respect des droits humains, la dignité et la liberté, la tolérance, l’égalité et la fraternité. Ils ont, pour beaucoup d’entre eux, payé de leur vie leur attachement à la France. Les survivants se sont résolument engagés dans la construction d’une Europe unie et pacifique, gage de solidarité entre les peuples. Le destin tragique des déportés doit interpeller la conscience et la raison de toutes les générations car le combat n’est pas terminé. En effet, se précisent, sous nos yeux, les menaces de plus en plus préoccupantes des totalitarismes de toute nature, du fanatisme religieux, du nationalisme et de la xénophobie, du racisme et de l’antisémitisme, de la remise en cause de plus en plus systématique des principes de la démocratie. L’actualité nous le rappelle cruellement : les forces destructrices des dictatures s’attaquent à la souveraineté et à la liberté des peuples dans le monde. Sur notre continent, le martyre actuel du peuple ukrainien, dont le patriotisme et la résistance héroïque à l’agresseur forcent le respect, doit nous inciter à faire preuve d’une vigilance accrue. Tous les efforts doivent tendre à l’instauration d’une paix juste et durable pour tous les peuples comme l’avaient espéré les déportés à leur libération. Les hommes et les femmes qui, dans les camps de la mort, ont fait de la dignité et de la solidarité un combat quotidien pour survivre à un système organisé de négation de la personne humaine, nous montrent, par leur exemple, la voie à suivre, celle de la résistance et du combat permanent pour la Liberté.

Ce Message a été rédigé conjointement par :
La Fédération Nationale des Déportés, Internés, Résistants et Patriotes (FNDIRP),
La Fondation pour la Mémoire de la Déportation (FMD) et les Associations de mémoire des camps nazis,
L’Union Nationale des Associations de Déportés et Internés de la Résistance et Familles (UNADIF – FNDIR)

2024_Le calendrier et le programme des commémorations en France de la journée nationale du souvenir de la Déportation

Une journée pour se souvenir

La Journée nationale du souvenir des victimes de la déportation honore la mémoire de tous les déportés sans distinction et rend hommage à leur sacrifice. Cette journée a pour vocation de rappeler à tous ce drame historique majeur, les leçons qui s’en dégagent, pour que de tels faits ne se reproduisent plus.

Le dernier dimanche d’avril

La Journée nationale du souvenir des victimes de la déportation se déroule chaque année le dernier dimanche d’avril. En 2024, elle a lieu le 28 avril. Cette date a été retenue en raison de sa proximité avec la date anniversaire de la libération de la plupart des camps, et parce qu’elle ne se confondait avec aucune autre célébration nationale ou religieuse existante.

Des cérémonies sur l’ensemble du territoire

À cette date, une cérémonie nationale se tient, sous l’autorité du ministre chargé des anciens combattants et de la mémoire, dans un lieu de mémoire lié à la Déportation.

Dans chaque département, l’Office national des combattants et victimes de guerre (ONACVG), opérateur du ministère des Armées, organise également une cérémonie du souvenir, sous l’autorité du préfet. Chaque maire est invité à organiser une cérémonie du même type dans sa commune. À cette occasion, un message du ministre chargé des anciens combattants et de la mémoire est lu. Les bâtiments et les édifices publics sont pavoisés.

Cette cérémonie associe aux autorités civiles et militaires les associations qui portent la mémoire des anciens combattants, anciens résistants et anciens déportés :

  • l’association des Amis de la Fondation pour la mémoire de la Déportation (AFMD)
  • l’association nationale des anciens combattants et ami(e)s de la Résistance (ANACR)
  • la Fédération André Maginot
  • la Fédération Nationale des Déportés et Internés Résistants et Patriotes (FNDIRP)
  • le Souvenir français
  • l’Union Nationale des Associations de Déportés et Internés de la Résistance et Familles (UNADIF-FNDIR)
  • l’Union nationale des Combattants (UNC)
  • etc.

Sensibiliser les élèves

La Journée du souvenir des victimes de la déportation permet de sensibiliser le public, plus particulièrement le milieu scolaire, au monde de l’internement et de la déportation. Des actions éducatives peuvent être entreprises afin d’ informer et d’inciter les élèves à se poser des questions, en lien avec les fondations et les associations de mémoire.

Les enseignants profitent de cette occasion pour évoquer la déportation et le système concentrationnaire avec leurs élèves. Ils sont également invités à participer aux cérémonies officielles.

Ressources

Sites à consulter

Office national des combattants et victimes de guerre
www.onac-vg.fr

Fondation pour la mémoire de la déportation
fondationmemoiredeportation.com

Association des Amis de la Fondation pour la mémoire de la Déportation
afmd.org

Association nationale des anciens combattants et ami(e)s de la Résistance (ANACR)
www.anacr.com

Fédération André Maginot
www.federation-maginot.com

Fédération Nationale des Déportés et Internés Résistants et Patriotes (FNDIRP)
www.fndirp.fr

Le Souvenir français
le-souvenir-francais.fr

Union Nationale des Associations de Déportés et Internés de la Résistance et Familles (UNADIF-FNDIR)
www.unadif.fr

Union nationale des Combattants (UNC)
https://www.unc.fr/

Éduscol
L’École joue un rôle essentiel dans la transmission de l’histoire et de la mémoire auprès des élèves du premier et du second degré. En complément des enseignements dispensés en classe, conformément aux programmes, en particulier d’histoire-géographie et d’enseignement moral et civique, à l’école, au collège et au lycée, viennent s’ajouter les journées commémoratives, les visites des lieux de mémoire et les actions éducatives.
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