Marie-Laure Buisson, ancienne avocate d’affaires, Marie-Laure Buisson a travaillé au Parlement européen et a été déléguée générale adjointe de la fondation Veolia Environnement. Attirée par l’armée et ses valeurs, elle devient en 2011 auditrice à l’Institut des hautes études de Défense nationale, où elle découvre la Légion étrangère. Elle est aujourd’hui légionnaire de 1re classe d’honneur, colonelle de la réserve citoyenne de l’Armée de l’air et marraine du 4e régiment étranger. Elle nous livre un hommage à sept femmes dans des récits construits comme des scénarios de cinéma. Par leur bravoure, souvent au péril de leur vie, elles ont démontré que le sexe dit “faible” méritait mal cette appellation
RÉSUMÉ
Ces femmes extraordinaires ont marqué leur temps et leur destin exceptionnel témoigne de leur volonté farouche de liberté. N’oublions pas non plus toutes celles dont nous ne parlons pas, mais qui, au quotidien, assument tant pour le bonheur de leur entourage. Toutes les femmes ne sont-elles pas des héroïnes ?
Pourquoi Noor, princesse indienne, s’est-elle engagée en 1942 dans les services secrets britanniques plutôt que d’attendre que la guerre se termine ?
Quel appel Susan Travers a-t-elle entendu pour quitter sa vie d’aristocrate et suivre les hommes de De Gaulle à Bir Hakeim ?
Comment l’infirmière Geneviève de Galard a-t-elle choisi de partager les souffrances des blessés dans l’enfer de Diên Biên Phu ?
Et Lily ? Quelle passion a animé cette Soviétique de moins de vingt ans, pour aller défier les aviateurs d’Hitler au-dessus de Stalingrad, tout comme la poète Hannah qui a fui la Hongrie antisémite pour y revenir en agent secret britannique au moment où les nazis l’envahissent ?
Plus près de nous, pourquoi Jihane la Kurde a-t-elle renoncé à sa vie de femme pour combattre Daesh, sachant sa tête mise à prix ?
Quel déclic a poussé l’étudiante Cassiopée à rejoindre l’armée française et devenir espionne dans le cadre de l’opération Barkhane au Mali, sillonnant les terres djihadistes au mépris de tous les dangers ?
À travers ces sept portraits de femmes engagées, héroïnes exemplaires, c’est toute la force du courage au féminin qui s’impose dans ce formidable hommage.
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Femmes combattantes : sept héroïnes méconnues de l’Histoire
Par le chef d’escadron Sophie Bernard Publié le 29 avril 2022© D.R.
Si Marie-Laure Buisson a souhaité dresser le portrait de sept femmes combattantes, c’est peut-être parce qu’elle en est également une à sa façon. Ayant d’abord exercé pendant plusieurs années comme avocate en droit des affaires, Marie-Laure Buisson a ensuite œuvré pour différents projets humanitaires à travers le monde en tant que déléguée générale adjointe de la fondation Véolia, avant de créer sa propre fondation en faveur des blessés de guerre et des peuples opprimés. Défendre et aider les plus faibles, c’est donc une seconde nature chez elle.
Sur la trace des héroïnes restées dans l’ombre
Une nuit, alors que Marie-Laure souffre d’une insomnie, elle allume la télévision. « Je commence à regarder un reportage sur Arte à propos de Susan Travers », se souvient-elle. Cette femme, issue d’une famille d’aristocrates, s’est engagée au côté de la France Libre durant la Seconde Guerre Mondiale, devenant chauffeur du général Koenig. Elle a joué un rôle majeur en juin 1942 lors de la bataille de Bir Hakeim, qui a mis un terme à l’avancée de l’Afrikakorps de Rommel, permettant par la suite le débarquement des Alliés sur les côtes du sud de la France. « Elle a participé à la bataille de Libye dans des conditions terribles, bravant les tempêtes de sable et la chaleur atroce. Mais, parce qu’elle a eu une aventure avec le général Koenig, il y a eu une volonté de l’éliminer de l’Histoire. J’ai vraiment ressenti de l’indignation et de la peine pour cette femme admirable », explique l’auteur. Marie-Laure fait quelques recherches et s’aperçoit qu’il y a bien d’autres héroïnes restées dans l’ombre. Elle veut raconter leur histoire et décide que son arme à elle sera le stylo.Un long travail d’investigation
« J’ai passé trois ans à faire des recherches et à fouiller dans les archives en me déplaçant un peu partout. C’était compliqué, car cela reste un sujet sensible, et je n’avais pas encore acquis de légitimité dans le domaine. » Elle effectue un long travail d’investigation, qui lui vaut notamment de partir en Israël, sur les traces de Hannah Szenes, une poète qui avait fui la Hongrie antisémite, pour finalement y revenir en tant qu’agent secret britannique quand les nazis l’ont envahie.